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PIKA. Les caractères typographiques sont disposés de manière froide, répétitive et déshumanisée telle une danse du désespoir, clinique et moderne. La lettre appliquée de façon saccadée est dénuée de toute propriété narrative. Une scène épique où le caractère joue le rôle de figurant. Les figures mobiles et funambulesques résonnent comme des balles perdues dans la profusion de l’incompréhensible. La construction commence et l’expérimentation m’enivre. Sans direction, sans but, je me laisse guider par de furtives intuitions que les choix esthétiques détermineront par la suite. L’espace blanc recouvert n’est que champ de bataille. Aucun centimètre carré n’est épargné, l’oeuvre est traitée dans sa globalité. « La guerre est totale. » Les lettres tamponnées cinq minutes plus tôt disparaissent au gré de nouvelles qui les chevauchent. Puis certaines d’entre elles sont recouvertes et laissent entrevoir quelques parties de leur anatomie.  Oui  ! ll s’agit bien là d’une guerre cruelle où les caractères sont enterrés vivants puis recouverts par de nouveaux corps. L’absurdité de la guerre ne s’explique pas. Pourtant ce combat est beau et agit sur moi avec emprise et fascination.

 

Laurent Chedmail / 2012

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